Développement de la super bactérie NDM-1 : Les antiobiotiques, c’est pô automatique

août 20, 2010 at 6:03 Laisser un commentaire

Le journal médical The Lancet a révélé l’existence d’une bactérie résistant aux antibiotiques, grâce à un gène baptisé « New Delhi métallo-beta-lactamase », soit NDM-1. Mauvaise nouvelle. Peu de traitements fonctionnent encore face à cette bactérie.

La plupart des cas liés à cette souche résistante concerne des personnes d’origine indienne ou pakistanaise ou des voyageurs ayant séjourné dans cette zone.

Pourquoi des bactéries sont davantage susceptibles d’être résistantes dans cette zone ? Parce que l’usage excessif d’antibiotiques génère des résistances et qu’en Inde, elles sont en vente libre. On se souvient tous des spots de pub appelant le public à distinguer viral et bactérien. L’enjeu était destiné à éviter que les patients réclament à des médecins parfois obligés de justifier la consultation par une prescription, même inutile, un mécanisme bien connu des médecins et des économistes de la santé…

Mais pourquoi risquons-nous une arrivée en masse de ce type de bactérie dans nos douces contrées, ou le système sanitaire est assez sophistiqué pour nous alerter d’un ton badin sur les risques de la prolifération antibiotiquaire ? Nous avons pourtant vu récemment dans une étude consacrée à la circulation des virus et aux avions, que la multiplication des moyens de transport liée à la mondialisation n’était pas forcément en cause…

Oui, mais il y a le tourisme médical, ou ce que les économistes appellent les échanges de services de santé. Une nouvelle tendance, à la croisée de la mode du « low cost », de l’accroissement des moyens de transport et de l’évolution d’une partie du monde médical vers une santé du bien-être (implants capillaires, mammaires, dentisterie …)

Plusieurs pays en développement comptent sur ce nouvel eldorado pour se développer… D’après la revue américaine « National Center for Policy Analysis », le Panama est désormais en tête du « top 5″ des destinations médicales où se rendent les américains. « Le Panama offre des prestations médicales moins chères juste à la frontière sud des Etats-Unis. Les frais y sont, en moyenne, plus bas de 40% à 70%. » En deuxième position vient le Brésil, puis la Malaisie, le Costa Rica et l’Inde. Le marché du tourisme médical devrait « dépasser les 120 milliards de dollars en 2012 ». Pour les Européens, les pays de l’Est, l’Inde et la Turquie sont dans la course. Mais les pays du Maghreb sont aussi très attractifs, comme la Tunisie, étudiée par l’économiste Marc Lautier. La Corée du Sud est aussi en train de se positionner, notamment pour les pays du Moyen-Orient.

La question du tourisme médical dépend fortement de l’offre de soins (disponibilité, qualité, délais d’attente, prix). Ainsi, si les Français ne sont pas très motivés par le tourisme médical, une personne sur vingt en Grande-Bretagne a déjà voyagé pour bénéficier de soins médicaux ou dentaires ou prévoit de le faire, selon le courtier Currencies.co.uk. Soit 2,65 millions de Britanniques, selon le Telegraph.

Les Etats et les institutions hospitalières doivent donc réfléchir à cette nouvelle question. L’offre est-elle suffisante dans les pays, et suffisamment attractive ? Quelles procédures sont mises en place pour limiter l’impact négatif pour les individus et pour les pays de ces mobilités (visite médicale au retour, accords internationaux sur des normes minimales, contrôle des agences de tourisme spécialisées sur le secteur) ?

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